Popper suite.

Publié le par Lola

Merci de l'interêt que vous avez porté à ce débat épistémologique, même si je dois dire que j'ai trouvé certains assommants "d'arguments-baillonettes" et repoussants de redondance, le disque rayé étant dépourvu d'interêt autant que d'arguments. D'autres m'ont vraiment passionnés par l'apport qu'ils ont fournis aux questionnements que je soulèvevais à savoir sur le principe de Falsifiabilité de Popper. Je répondrais brièvement, qu'en effet, il m'est bien égal de savoir si la psychanalyse est une science ou non. Je crois qu'elle dépasse bien largement ce débat, puisque la scientificité, est-elle même me semble être de l'ordre de la croyance, ainsi que tout ce qui peut constituer les relations qu'entretiennent scientificité et leurre de vérité, ainsi que méthodes scientifiques et objectivité, qui auraient pour but de viser, approximativement ou non, une "vérité". Alors, qu'est ce qu'une science? Elle est le résultat des questionnements et des angoisses caractéristiques de l'homme devant l'univers qu'il souhaitait comprendre. Elle existe depuis l'invention de l'écriture, sans laquelle elle n'aurait pu naître. On connait par avance ses critères: procéder par induction des faits, obtenir des observations reproductibles, et bien sur, l'inouie falsifiabilité évoquée dans mon post précédent relatant qu'il est plus facile de dénoncer une erreur que de rechercher la vérité. C'est-à-dire qu'une loi prend naissance suite à une hypothèse, vérifiée par l'expérience, reproduisible, laquelle devient une théorie, qui, ne faisant plus aucun doute devient elle-même une loi. Loi qui peut ensuite subir les aléas et remises en cause, des avancées théorique ou tout simplement du temps. Après cette connaissance relative des critères de la science, on s'apperçoit au final qu'il n'existe pas vraiment une science ou une entité scientifique, mais DES sciences, qui ont toutes plusieurs critères de scientificité et méthodes différentes...De raisonnements déductivo-logiques, aux raisonnements inductivistes, des pragmaticiens, aux réalistes scientifique, les écoles sont nombreuses, et d'aucune prête à nous offrir un concensus absolu sur la méthode scientifico-scientiste absolue garantissant la netteté et la vérité d'un résultat, basé sur une hypothèse de départ le plus souvent invérifiable (par exemple, le big bang, ou l'atome!). D'où le questionnement, sur la scientificité vacillante des sciences-humaines, le cheval de bataille le plus facile à monter, de la psychologie, des sciences sociales, de l'histoire...Dont, même si elles ne constituent pas des doctrines, semblent tout de même connaitre des moments d'incertitudes, et de relativité plus que fréquent. Mais finalement, si on suit la logique, on aurait presque envie de retourner le fameux compliment aux sciences plus dures, celle dont on croirait presque à l'écoute de ceux qui emploient le mot science comme s'il voulait dire "vérité", qu'elles s'approchent irréprochablement d'une objectivité scientifique. Ces fabuleuses sciences dont on croit qu'elles ont plus de chance d'être plus vraies que les autres...Alors que, comme toutes, elles vivent une instabilité permanente...Demandez donc à n'importe quel scientifique, philosophe des sciences, épistémologue, ce qu'il pense de l'interaction entre la science et la vérité? Demandez-leur, si l'approche d'une objectivité si approximative soit-elle, ne constitue pas, en soi, une croyance ? Tout ce qui constitue une validation dite scientifique, avec toute la modestie et les précautions que cela devrait impliquer (ce que je ne lis jamais chez les défenseurs du "scientisme" [pardonnez l'expression!] et du rationnalisme qui utilisent le mot science comme un bouclier pour ne pas comprendre qu'il puisse exister autre chose! Autre chose de véritablement opérant sans être scientifique au sens où vous l'entendez!)...J'aimerais vous dire, que ce n'est pas la production de théories vraies et objectives, la science, mais la description de phénomènes et la création d'instruments efficaces de calcul et de tentatives de prédictions- entre autres. C'est, en somme, de la description empiriquement adéquate (correcte, observable, réitérable). Alors, dire de "ce n'est pas une science", cela ne veut strictement rien dire, puisque ce qui se revendique d'être scientifique, par la méthode, ne peux pas non plus avoir la prétention de détenir la vérité, qui de toute manière serait toute relative, parque forcément inachevée. Le pas le plus grand serait de faire entendre que le mot science n'est pas ce qui vient garantir la validité ou non d'une théorie. Celle de la psychanalyse ou non. Parfois, on tatonne. Et tout est basé sur des hypothèses qui deviendront ou pas des théories. Utiliser les mots sciences comme garanti de ce qui est vrai, ou bien même employer "objectivité", ne vient constituer qu'un leurre. Il y a tout au moins, une "validation intersubjective", qui ne constitue pas une objectivité, c'est bien le maximum que l'on puisse dire. Une trouvaille, ne reste toujours ni plus ni moins qu'une trouvaille à un temps défini...jugée sur le degré de croyances ou de certitudes des chercheurs. Parce que le débat doit rester ouvert, j'attend vos contres-arguments patiemment.


Bibliographie:

Science et non science, et fausse science, de Henri Géry Hers
Socrate contre antigone, le problème de l'obéissance a la loi inique en philosophie morale
La vérité dans les sciences jean pierre changeux
Psycho-anneries 70 idées reçues sur la psychiatrie.
Fabrice clément, les mécanismes de la crédulité.
Les impostures intellectuelles Sokal

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